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Publication: Alna Editeur, La Rochelle, 2008. (voir "Charlie", infra) |
Résumé: Un individu se présente une valise à la main. Il dit qu´il n'est pas raciste, sauf contre une personne, lui-même. Il s´appelle Pas Lui. La nuit, couché contre sa valise, il y découvre l´Ancien de Ganshoren, mort. Il en apprend qu´il arriva enfant abandonné chez le vieux pendant la guerre, et comment il fut arraché de ses bras à la Libération pour être expédié en Amérique. Les autres se débarrassent de lui et Pas Lui devrait se garder ! Poursuivi par un agent, il s´égare sur une scène de Broadway. Il se lance dans un one man show improvisé où il demande aux autres de se mettre à sa place. Mais il doit fuir. En train, il écrit à personne, qu´il est un lapsus de la vie. Dans l´au-delà, il ne retrouve pas davantage les siens que lui-même. Au fond de sa tombe, il finit par consacrer tout son temps à un autre, Charlie, en se projetant dans le Kid. Comme il n´a pas de concession à perpétuité, il va retrouver dans son errance son parrain de guerre, qui cette fois ne peut le recueillir. |
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Thème: Pas Lui incarne un personnage qui n´a jamais pu être lui-même. |
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Représentations:
d’Adolphe Nysenholc (extrait de Pas Lui)
Traduction en anglais par Sophie Roulland, Londres, 7 février 2012
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Presse: Hommage à Chaplin, Cinéma Chaplin, Paris, déc. 2010 (pdf, 586 ko). |
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Extrait:
Notes sur Charlie : Résumé Un homme debout dans sa tombe explique son rapport à Charlot. Il a vécu et est mort avec son image, qui l’anime encore. Un mort nostalgique de celui qui lui avait donné tant de plaisir à vivre et qui pensait le retrouver là.
Adolphe Nysenholc et Charlie Adolphe Nysenholc est considéré « comme un des tout meilleurs spécialistes mondiaux de Chaplin » (Francis Bordat, in Positif, Paris, n°525, nov. 2004), avec deux ouvrages souvent cités. Il a organisé le premier colloque international sur Charles Chaplin (Sorbonne, 1989, patronné par Simonne Veil et Jack Lang, avec la présence de Géraldine Chaplin), dont il a publié les actes à Berlin. Il a fait des dizaines d’exposés sur Charlot comme personnage comique. Son autobiographie, Bubelè l’enfant à l’ombre, révèle que son enfance s’est déroulée comme celle du Kid : abandonné, recueilli, kidnappé, enlevé au ravisseur par ceux qui l’aimaient, et un happy end apparent. Genèse « Un jour Antonio Labati m’a lancé un défi : parler de Chaplin. J’ai immédiatement dit non. Il n’y avait rien à ajouter à l’art du grand imagier. Mais l’idée m’a travaillé. Parti peu après en avion, au-dessus de l’océan, un paragraphe s’est imposé à moi, puis à New York, chaque matin, je me suis réveillé avec une page, si bien qu’au bout de mon séjour, je suis revenu avec un ‘journal’, où, dans un retour sur moi-même, j’étais tombé en aveu pour dire combien Chaplin m’avait aidé à vivre. » Adolphe Nysenholc, biographie Adolphe Nysenholc a connu une enfance cachée pour ne pas être déporté. Il aurait dû partir à Auschwitz à trois ans, en Israël à 9 ans, aux Etats-Unis à 13 ans. Il est toujours resté à Bruxelles, comme par reconnaissance à ses sauveurs, dont il a pourtant été arraché après la guerre. Elevé par eux en flamand, il fera ensuite ses études en français. C’est dans les orphelinats juifs où il s’est retrouvé qu’il aura la révélation de Charlot. Il défendra la première thèse de doctorat au monde sur Charles Chaplin. Adolphe Nysenholc et le théâtre Adolphe Nysenholc privilégie le spectacle vivant, où il peut faire revivre d’une certaine manière ses morts. C’est le cas de Survivre ou la mémoire blanche (où l’âme d’une mère disparue dans la Shoah revient un demi-siècle plus tard habiter chez son fils) et Mère de guerre (où ses deux mères, celle qui l’a mise au monde avant de mourir à Auschwitz, et celle qui l’a recueilli et élevé, se disputent à son chevet, pour savoir avec qui il ira dans la mort.) Ces pièces ont été traduites en plusieurs langues. Dans Charlie, le personnage est possédé lui par Chaplin, certes mort, mais dont la créature demeure vivante, qui n’a pourtant jamais été qu’une ombre. Lui l’anonyme, dans sa parole d’outre-tombe, il continue à exister tant qu’il sera animé par l’image de celui qui l’a habité toute sa vie. Il se sent ainsi presque plus présent que durant son existence, où il était déjà ‘mort’ pour les autres, en tout cas pas aussi vivant qu’il l’était pour lui-même. Il exprime là sa condition d’éternel survivant, qui ose à peine respirer car on a voulu sa mort à sa naissance lors de la persécution et aussi parce qu’il se sent coupable d’exister à la place de ses parents assassinés. Mais aussi résilient que Charlot, il pratique l’auto-ironie qui le sauve sans cesse du désespoir. Adolphe Nysenholc, ancien président de Répliq, association d’écrivains de théâtre francophones belges, a créé « Vent du Nord » en Avignon Off en 2001, séries de lectures de pièces par les auteurs eux-mêmes, et qui fut d’une certaine façon à l’origine du Théâtre des Doms. Il a bénéficié d’une résidence d’écriture à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon. Ses pièces sont publiées par Lansman, CLUEB (Cooperativa Libraria Universitaria Editrice Bologna), Alna.
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